Merde c'était trop beau

 

D’abord c’est la lumière de l’est qui a retenu mon attention, la transparence éthérée couleur d’aigue-marine du ciel, les nuages, dont la couleur prenait toute la gamme des quartz, le violet de l’améthyste, le blanc d’un quartz laiteux, le rose teinté de pêche, le brun quand il est enfumé, tous même le jaune de la citrine, tout juste manquait-il la pureté du cristal de roche. Encore faudrait-il, pour faire bonne mesure, y ajouter les variations de la célestine, du gris bleuté  à son azur le plus pur !

 

J’ai prolongé  ce moment magique me disant que même si le spectacle de l’ouest était plus éclatant il ne pourrait égaler en beauté ce qu’il m’était donné d’admirer.

 

Je reçois chaque soir un peu comme un cadeau, un peu comme un tableau, la magie sans cesse renouveler de l’au revoir du soleil.

 

Plus loin, enfin, quand l’horizon s’est dégagé à l’ouest, l’émerveillement a atteint son comble, comment vous expliquer autrement l’intensité de l’émotion sinon en comparant à celle qui nous étreint quand on découvre que le cadeau que l’on vous fait est justement celui dont vous aviez toujours rêvé, une émotion proche d’un coup de foudre, où le cœur bat plus vite, où la joie est comme retenue parce que trop vive, ou parce que, encore, on se sent comme la proie d’un songe tout éveillé. Tout cela à la fois et même davantage, puisque ce présent-là , vous n’auriez seulement pas osé l’imaginer.

 

Dans le ciel, soleil et nuages complices m’ont offert  un spectacle de bord de mer, moi qui regrette de n’y plus être déjà. Les nuages faisaient comme autant de récifs, de côtes découpées, d’îles mystérieuses et inconnues. Le soleil était déjà caché par une immense nuée grise  mais son éclat encore vif faisait briller comme un miroir , d’argent, d’or et de cuivre mêlés, l’horizon lui donnant l’irisation de la surface de la mer dans le couchant, et jusqu’à de minuscules nuages qui  figuraient la crête de vague et même l’écume.  Seule l’absence de ce parfum d’iode que j’aime tant à retrouver sur ta peau nue a pu me convaincre que ce n’était pas l’océan que j’admirais.

 

 

 

   



20/01/2010
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