Le soleil se lève à l'ouest (Yann Queffelec)

Coup de cœur

 

 

Je vous invite à un fabuleux voyage, parfumé d'iode et d'embruns.

Il ne s'agit pas d'un de ces voyages au bout du monde avec des décors de cartes postales.

Point de soleil couchant non plus, juste, même le contraire, je reviens riche d'émotions glanées, que dis-je, pêchées dans "Le soleil se lève à l'ouest " de Yann Queffelec.

 

Ne comptez pas sur moi, pour faire un résumé de son livre, comme le ferait un  critique  littéraire, pas davantage d'adjectifs du genre : "intéressant !". Pas non plus de phrases laconiques du style : " mérite le détours ", sans que l'on sache vraiment  s'il faut le faire pour le lire ou pour l'éviter.

 

J'avais toujours en mémoire l'émotion violente des " Noces barbares", une émotion si forte que, pour ne pas être de nouveau submergée j'avais consciencieusement évité d'affronter ses écrits. Un peu, comme à la fin tragique d'une belle histoire d'amour, on se protège des nouvelles rencontres.

 

Et puis, voilà une nouvelle envie, le deuil achevé,  le cœur disponible, nul ne saura jamais de quoi l'amour est fait. Ou alors par un sursaut d'orgueil  on se dit, bon maintenant, ça suffit !

 

Je m'immerge, donc, dans la lecture de ce récit d'enfance fait de souvenirs heureux et de plus sombres inquiétudes pour l'avenir. Là encore, les images qui me viennent sont empruntées à l'univers marin. Là, où j'avais été submergée, je suis, ici, emportée sur le flot de la poésie des mots, qui vous éloigne un temps du fil de l'histoire  pour, sous l'effet du ressac, mieux vous y replonger.

 

De la poésie, comme je n'en avais vu depuis longtemps, si belle et si irréelle qu'en refermant le livre je me suis surprise à me demander si je ne l'avais pas, mon imagination aidant, rêvée  plutôt que lue.

 

Pourtant je n'en dirais pas plus car, à commenter, je crains d'ôter la saveur de la découverte.

Je veux vous donner envie, juste suggérer, ne rien dévoiler comme une sensualité qui se devine sans jamais se montrer vraiment.

Bien sûr le risque est grand que j'échoue dans mes desseins, mais je suis confiante pourtant car j'ai pris le soin auparavant de tremper ma plume dans l'encre de ses mots, de laisser mon esprit voguer sur leur flot.

Si malgré tout il m'arrivait de m'ensabler, une équinoxe  prochaine pourrait vous convaincre de lire ce récit d'ivresse d'un pays.

Car si Yann Queffelec ne parvient pas à vous faire aimer ou rêver sa Bretagne, c'est à désespérer d'écrire pour partager.    



14/01/2010
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