Ce soir, l’ouest nous envoie des nuages d’orages. Tandis que le ciel du sud est encore d’un bleu limpide éclaboussé des ors du soleil, au septentrion, l’azur s’affadit et s’orne d’ouate  blanche luminescente et satinée.

Mais revenons à l’occident, le ciel y est gris mais pas d’un gris triste,  uniforme et même si, et je le regrette un peu, la lumière y est vaincue  alors qu’elle est conquérante ailleurs : des ailleurs qui ont ma préférence : Oléron, Pont Aven mais aussi le marais poitevin. Pourquoi la lumière, là, se joue des nuages, pourquoi même par un temps qui serait, autre part, juste maussade, elle éclaire les choses, les transforme parfois mais toujours les magnifie.   

Des moutons anthracite, s’enlacent avec des nuées couleur souris. Là, d’autres, perle, s’ourlent d’argent subtilement brillant. Plus loin, le peintre choisirait une nuance de bleu  pour obtenir la couleur douce et délicate de la célestine. Pour faire une dédicace je pourrais évoquer alors le bleu Rivier moins connu certes que le bleu Klein mais  il n’en a pas moins de charme. Et tant pis si ni Klein ni Rivier n’ont pas fait partie de l’école de Pont Aven.,

Plus loin, l’horizon s’estompe derrière un léger voile de fumée où le blanc s’obscurcit par touches précises et douces.  Tout à coup, mon regard se pose sur ces tâches qui m’évoquent ces matins où la cendre du feu de bois qui cette nuit encore brûlait pour nous enchanter du spectacle des flammes, des rougeoiements plus que pour nous réchauffer, se décline en camaïeu. Par endroit, elle est très foncée et couvre le bois imparfaitement brûlé, gris moyen et parfois presque blanche qu’un léger souffle suffit à mouvoir et même à faire voler.

Nous ? Oui, j’ai bien dit nous, mais désolée pour ceux qui en commençant à lire ont cru à un texte érotique, il ne sera rien dit de plus de nous. Hé oui, si Legris voit n’oubliez pas que Legris sourit.